Épisode #1 – Le voyage d’une vie zéro déchet

Depuis plusieurs mois, nous préparons une nouvelle aventure pour notre projet zéro déchet. Le besoin de comprendre mais surtout de vivre la réalité avec nos deux yeux, sans filtre, sans jugement. Le besoin de vivre plus intensément les chamboulements que nous découvrons chaque jour sur les médias sociaux, dans les journaux. Aujourd’hui, nous vous ouvrons notre cœur pour vous expliquer pourquoi …

6 heures du matin, depuis mon réveil, je n’entends qu’une chose dans les airs … un balai incessant d’avions. Nous sommes en plein été et les voyageurs avides de vacances reposantes ou originales s’envolent à tous les coins du monde. Et nous, étrangement … nous allons nous ajouter à cette réalité.

Depuis plus de 3,5 ans, nous partageons nos joies, nos victoires, nos questionnements, nos mécontentements au travers de cette aventure zéro déchet, de notre blog, de conférences, d’animations… Chaque jour connait son lot de nouveautés, de découvertes. Aujourd’hui, ce fameux bocal, nous l’avons nous aussi atteint. Et pourtant, dès demain, nous exploserons en un simple vol tout notre engagement d’une année. C’est sûr, notre empreinte carbone va en prendre pour son grade. Car oui, demain, nous décollons pour l’Indonésie pour un voyage engagé de 2 mois.

A la lecture de ses lignes, vous devez probablement vous poser mille et une questions : « ils ont virés leur cutie, ou quoi ? », « mais pourquoi aller si loin, enfin ? », « prendre l’avion, vous n’avez pas honte ? » … Derrière ce choix, il y a des explications. Celles qui nous permettent de prendre ce choix en conscience, malgré les conflits intérieurs qu’un tel voyage peut avoir sur nos convictions écologiques.

Pourquoi partir si loin ?

Aujourd’hui, j’ai le sentiment d’avoir fait une boucle mais à laquelle il manque une partie. J’ai le sentiment de vivre dans un silo fermé, hors des réalités. A quoi bon prôner la bonne parole si l’on sait que le monde va mal et que ce sont les populations les plus éloignées qui en pâtissent ? Que sommes-nous à l’échelle mondiale ? En quoi nos choix ici peuvent-ils avoir des conséquences ailleurs, bien plus loin et bien plus profondément ?

Aujourd’hui, j’ai le sentiment que j’ai beau expliquer toutes les manières de s’engager dans une démarche zéro déchet mais qu’il me manque un regard, l’autre côté du monde. Celui que l’on voit tous les jours en vidéo ou en images sur les médias sociaux, dans les journaux. Moi, j’ai besoin de le voir en « vrai » pour le vivre pleinement et le partager par après.

L’Indonésie fait partie de ces pays qui subissent de plein fouet nos excès de consommation et nos incohérences d’humain : déforestation (exploitation du bois, palmiers à huile…), braconnage d’espèces protégées (orang-outang, rhinocéros, tigres…), catastrophes naturelles (tsunami, séismes, etc.). L’Indonésie, ce pays qui fait rêver par ses belles plages … où des déchets ne cessent de s’amonceler, par ses coraux … qui se détruisent à petit feu, par sa jungle tropicale …remplacée progressivement par des champs de palmiers à huile. Tant de contrastes, sur une terre si vaste !

Pour mieux partager notre expérience, pour mieux comprendre, nous avons donc besoin de vivre pleinement ce choc des réalités, des cultures et ainsi nous sortir de notre zone de confort ! Et tant qu’à partir une fois, autant aller loin.

Qu’allez-vous y faire ?

Nous connaissant un peu, vous imaginez bien que si nous explosons notre empreinte CO2, ce n’est pas pour aller dorer nos frimousses au soleil dans un hôtel 5 étoiles. Il y a donc réellement un engagement de notre part : aller au contact des locaux, comprendre leur manière d’appréhender la vie, apprendre à respecter la Terre. Nous essayerons donc de réaliser un ensemble d’activités pleines de sens :

  • Nous irons au contact des populations locales afin de partager leur quotidien : les Batak, les Minangkabau, les Baduy … et bien d’autres, chacun ayant ses cultures et ses coutumes.
  • Nous pratiquerons le woofing, c’est-à-dire vivre dans une ferme pour apprendre à cultiver et aider les fermiers dans leur labeur, en échange de nourriture et d’un toit.
  • Nous irons dans des réserves naturelles et des centres de réhabilitation des espèces menacées (tortues, orang-outang, tigres …) et participer à leur préservation.
  • Nous aiderons à protéger leurs magnifiques paysages au travers d’actions de nettoyage.
  • Nous continuerons notre engagement zéro déchet et nous verrons ainsi comment une telle expérience peut avoir lieu dans ce type de pays.
  • Mais surtout et avant tout, nous nous laisserons porter par les rencontres, les découvertes et sortirons de notre zone de confort. Notre itinéraire n’est d’ailleurs pas complètement défini pour laisser l’inconnu nous emporter.

Mais vous prenez l’avion ?!

Effectivement. Et je peux vous assurer que cela a été un débat long et profond. A l’heure où une vague de flyskam (honte de prendre l’avion) fait rage, c’est encore plus compliqué à choisir, d’autant plus que nous ne prenons plus l’avion et que nous ne l’avions d’ailleurs quasi jamais pris. Nos vacances se déroulent généralement en France, en Italie, en Suisse, en Autriche … dans des pays proches de la Belgique et idéalement en transport doux ou raisonné : vélo, train, voiture…

Le dilemme a donc pendant longtemps été : on le fait ou le fait pas ?

Après mûre réflexion, on a décidé de monter ce projet malgré la dépense carbone énorme qui y est liée. Toutefois, l’impact du partage de cette expérience au travers des animations et des conférences qui vont suivre mais aussi par le partage au travers de notre blog, de photos, de vidéos … aura plus que probablement des impacts beaucoup plus grands et espérons-le positifs.

Bien évidemment, nous compensons notre voyage au travers du financement de projets de reforestation, de préservation de la planète, etc. Même, si on est bien conscient, que cela ne compensera pas tout. On essaye alors de se rassurer en se disant que notre mode de vie actuel permet bien d’une certaine manière de compenser un peu ce voyage.

Nous désirions notre voyage le plus long possible. Nous aurions aimé étaler cela sur une plus longue période mais nous avons dû être réalistes par rapport à nos obligations (travail, école, famille …). Deux mois, c’est court et long à la fois … mais suffisant pour ne pas prendre l’avion « pour un oui ou pour un non ». Sur place, nous privilégierons les modes de transport doux et rationnaliserons au mieux ceux-ci.

C’est donc notre choix. Celui-ci n’aura lieu qu’une fois dans notre vie. C’est le voyage d’une vie. Celui qui nous permettra de montrer à nos filles et aux personnes qui nous suivent (et qui nous font confiance) qu’il est important de parfois passer par cette étape pour rebondir, pour aller plus loin. Nous espérons que vous nous suivrez avec beaucoup de joie, de passion et de bienveillance dans ce voyage engagé !

N’hésitez pas à nous partager vos expériences et bonnes adresses au travers des commentaires.

6 réponses

  1. Je trouve votre démarche intéressante et je vous comprends dans le choix de votre décision … je sais déjà que votre expérience sera extraordinaire et donner de votre personne pour aider ces gens est une chose magnifique ! 👍👏 Bon voyage à bientôt 😉

  2. C’est magnifique d’aller faire les petits colibris en Indonésie. Bon et instructif voyage! Je vous suivrai en pensées

  3. “Les voyagent forment la jeunesse” Je crois qu’un tel projet est tout à fait porteur de sens, surtout avec une famille comme la vôtre. Nous aussi, on refuse l’avion chaque année mais qui sait, on sera peut-être amené à le reprendre un jour pour une raison particulière ou un projet exceptionnel.
    Au plaisir de lire vos aventures et vos découvertes. Bon voyage!

  4. Waouh! Je rêverais de faire ça un jour avec ma tribu ❤️ Je vous souhaite un magnifique voyage, remplit de beaux souvenirs et de chouettes rencontres.

  5. Super initiative ! Cela a dû être une expérience magique et intense à la fois. Je vais lire de ce pas les articles suivants pour en savoir plus ! 🙂

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